Dominent Eve-Maud Hubeau, et encore davantage Jean-François Lapointe, dans le rôle central de Benvenuto Cellini -L’opéra s’est appelé Ascanio uniquement pour éviter la confusion avec le chef-d’oeuvre de Berlioz-. Avouons-le: jamais le baryton canadien ne nous avait autant ébloui. La beauté du timbre, la facilité de l’émission, la noblesse de l’expression, la netteté et l’intensité de la diction, opèrent ici de véritables miracles, avec un climax: l’air du premier tableau de l’acte II, l’un des plus enivrants jamais surgis sous la plume de Saint-Saëns, unissant volupté mélodique et science de l’orchestration. Tout baryton désireux d’enregistrer un disque d’airs d’opéras français se doit désormais de l’inscrire au programme!
Richard Martet, Opéra Magazine, décembre 2017
Jean-François Lapointe interprète ici le rôle de Benvenuto Cellini, personnage qui inspira également Berlioz pour son opéra à découvrir cette saison à Bastille. Le baryton chante ce rôle gigantesque à la manière d’un conteur, modulant sa voix pour faire vivre le texte, appuyant son propos de ses gestes. Son timbre d’argent, son legato et sa couverture vocale lui permettent de construire un personnage d’une grande noblesse. Son vibrato léger et son large souffle sont des outils supplémentaires pour peindre le caractère fort de son personnage.
Au cœur de l’ouvrage, Benvenuto Cellini, rôle écrasant, est idéalement chanté par Jean-François Lapointe. La voix est pleine, sonore, d’un velours somptueux, d’une diction exemplaire, traduisant à merveille l’autorité du créateur et la bienveillance, la grandeur d’âme de l’homme. Singulièrement, le compositeur ne lui confie aucun air, mais des duos et des ensembles nombreux, ainsi que des récitatifs où le grand baryton donne toute sa mesure, naturel et émouvant.
Jean-François Lapointe a relevé le défi, et lui donne une présence dont le compositeur aurait pu rêver : voix ample, dont l’autorité résolue et chaleureuse correspond idéalement au personnage. Toutes ses interventions sont d’égales réussites : de l’autorité, de la passion, de la douleur, et toujours cette humanité profonde qui nous touche.
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