Les débuts

Originaire du Saguenay-Lac-St-Jean au Québec (Canada), Jean-François Lapointe a sept ans lorsqu’il aborde la musique en étudiant le piano et le violon. C’est par le biais de son père, ténor, qu’il prendra goût à l’art vocal, en suivant les répétitions et les prestations de celui-ci tout au long de son enfance. Adolescent, il touche un peu à la direction chorale avant d’entreprendre, à l’âge de seize ans, des études de chant qui aboutiront à l’obtention d’une maîtrise en interprétation à l’Université Laval de Québec sous la direction du professeur Louise André. Il se perfectionne ensuite aux États-Unis auprès de Martial Singher.
La reconnaissance
Titulaire de nombreux prix, dont trois au prestigieux Concours International de Chant de Paris, Jean-François Lapointe s’est imposé sur les scènes lyriques internationales dans le répertoire français. Depuis ses débuts sur scène en 1983, Jean-François Lapointe a chanté sur les principales scènes européennes (Paris, Strasbourg, Bordeaux, Vienne, Zurich, Barcelone, Madrid, Lisbonne, Glasgow, Hambourg, Francfort, Berlin, Liège, Toulouse…) ainsi qu’en Amérique et au Japon. Les critiques sont unanimes pour louer la richesse de sa voix, la finesse de son interprétation ainsi que ses qualités scéniques. Plus récemment, il a été décoré de l’insigne de Chevalier de l’Ordre national du Québec (2016).
Le répertoire

Parmi ses rôles de prédilection: le rôle-titre de Pelléas et Mélisande; qu’il a chanté entre autres dans la célèbre mise en scène de Peter Brook, mais aussi à l’Opéra de Toronto, à Bonn sous la direction de Marc Soustrot, à Cincinnati, au Grand Théâtre de Bordeaux, à Marseille, au Théâtre du Capitole de Toulouse, à Toulon et plus récemment à la Scala de Milan sous la baguette de Georges Prêtre. Il a également interprété le même rôle à l’Opéra Royal de Wallonie, ou encore au Théâtre des Champs-Elysées de Paris et au Concertgebouw d’Amsterdam sous la direction de Bernard Haitink. Nous avons aussi pu le voir et l’entendre à de nombreuses reprises sous les traits de Figaro dans Il Barbiere di Siviglia, notamment à l’Opéra Comique à Paris. Parmi ses autres rôles: Hamlet de l’opéra du même nom, qu’il a notamment interprété à Copenhague, Trieste et Genève; Mercutio de Roméo et Juliette; Arlekin de Ariadne auf Naxos; Danilo de La Veuve Joyeuse; de même que le rôle-titre de Candide de Leonard Berstein, qu’il a chanté en tournée en France et à l’étranger.
À l’issue d’une représentation de Pelléas et Mélisande, la revue lyrique Opera parle de lui en ces termes:
« Jean-François Lapointe was a sensitive, appealing Pelléas with exquisite diction ».
Le succès international
Jean-François Lapointe a remporté un grand succès personnel dans le rôle-titre de Hamlet au Royal Danish Opera de Copenhague. Il est apparu en Allemagne dans L’Enfant et les Sortilèges sous la direction de Sylvain Cambreling. Il a également chanté le rôle-titre de Mârouf, savetier du Caire d’Henri Rabaud dans une nouvelle production à l’Opéra de Marseille. Ces dernières années, il a notamment été accueilli par le Théâtre du Capitole de Toulouse dans La Vie Parisienne (production de Jérôme Savary), Werther (Albert) et Les Mousquetaires au Couvent (Brissac), le Théâtre Impérial de Compiègne dans La Jolie Fille de Perth de Bizet, l’Opéra de Monte-Carlo dans Carmen (et en tournée au Japon) et La Dame de Pique (rôle du Prince Yeletski), l’Opéra de Marseille dans Ariadne auf Naxos (Arlekin), l’Opéra Comique dans Le Barbier de Séville (Figaro) et Fortunio (Landry).

Il s’est également produit dans le rôle d’Albert (Werther) à Bilbao, du Vice-Roi (La Périchole) à Marseille, Nancy, Caen et Montpellier (production signée Laurent Pelly), Valentin (Faust) au Teatro Real de Madrid, à Monte-Carlo, au Teatro Regio de Turin, à Liège et aux Chorégies d’Orange, Mercutio (Roméo et Juliette) à l’Opéra de Cincinnati, aux Chorégies d’Orange et à Tokyo, Hamlet (rôle-titre) à Trieste et à Genève, Eugène Onéguine (rôle-titre), Ford (Falstaff) et Lescaut (Manon) à l’Opéra de Québec, Danilo (La Veuve Joyeuse) et Escamillo (Carmen) à Barcelone, Lausanne et en tournée au Japon, Le Comte (Le Nozze di Figaro) à l’Opéra de Nancy, Don Giovanni (rôle-titre) à Trieste et Marseille, Albert (Werther) et Nevers (Les Huguenots) à la Monnaie de Bruxelles, Chorèbe (Les Troyens) à Genève et Amsterdam, Zurga (Les Pêcheurs de perles) à l’Opéra de Toulon, Ford (Falstaff) au Théâtre des Champs-Elysées et Énée (Didon et Enée) à l’Opéra de Lausanne.
Hors-scène
Parallèlement à sa carrière scénique, Jean-François Lapointe se produit régulièrement en concert, tant dans le domaine de la mélodie que dans celui de l’oratorio. Interprète réputé de Duparc, Fauré et Poulenc, il aborde également des ouvrages symphoniques et a participé à plusieurs enregistrements discographiques et vidéo. Citons notamment Benvenuto Cellini (Fieramosca) de Berlioz avec l’Orchestre National de France sous la direction de John Nelson, Ciboulette (rôle de Duparquet) de Reynaldo Hahn, mis en scène par Michel Fau, ainsi que deux disques consacrés à des mélodies françaises : le premier regroupe des mélodies écrites sur des poèmes de Verlaine tandis que le second comporte comme oeuvre majeure le « Poème de l’amour et de la mer » de Chausson. Depuis l’été 2017, il est professeur invité de la faculté de musique de l’Université Laval. Jean-François Lapointe est également directeur général et artistique de l’Opéra de Québec, en poste depuis septembre 2020.