Le Posa de Jean-François Lapointe évolue sur les mêmes cimes: élégant, nuancé, de timbre comme toujours somptueux, fort d’un legato imparable, et d’une autorité naturelle qui en impose à chacune de ses apparitions.
Richard Martet, Opéra Magazine, juin 2017
Jean-François Lapointe brought unusual intelligence to Marquis de Posa with a maturity of male vitality, purity of resolve and duplicity, establishing himself as the moral equal of Philip II in beautiful, powerful voice.
A tout seigneur tout honneur, nous nous pencherons en premier lieu sur la performance du québécois Jean-François Lapointe : la beauté de l’émission, la noblesse du timbre, le legato scrupuleux et l’exemplaire conduite du souffle du baryton émerveillent dans le rôle du Marquis de Posa, dont il traduit, malgré un jeu réduit à sa plus simple expression, toute l’élégance aristocratique et l’inébranlable foi dans ses idéaux de liberté et de progrès.
À cet égard, le baryton Jean-François Lapointe campe un marquis de Posa racé et au suprême raffinement vocal qui trouve son accomplissement dans une mort absolument bouleversante. Sa prestance naturelle rend parfaitement crédible l’ascendant qu’il exerce sur le roi de Nicolas Courjal, dont les épaules paraissent bien frêles pour supporter le poids de la moitié du monde.
Louis Bilodeau, L’Avant-Scène Opéra, 17 juin 2017
Excellant dans les personnages complexes, à l’exemple d’Hamlet, le raffinement psychologique de Jean-François Lapointe se révèle presque à l’étroit en Rodrigo. On n’en appréciera pas moins le luxe de son Posa à la vocalité intègre et nourrie.
Le personnage de Rodrigue, marquis de Posa, souvent considéré comme un peu terne, est ici celui qui s’impose le plus par l’humanité brûlante de son propos et de son élégance. Il est vrai qu’il est incarné par l’acteur majeur de la soirée, Jean François Lapointe, dont la ferme douceur et la voix chaleureuse bouleversent. Autre figure pivot, bien évidemment, celle de Philippe, dont Roubaud, en accord avec la richesse psychologique de la musique de Verdi, parvient à faire ressortir la détresse, l’emmurement. L’affreux souverain en devient presque touchant et c’est l’un des grands tours de force du spectacle. Il est vrai que Nicolas Courjal, par sa sensibilité et sa voix claire, affine ce personnage trop souvent taillé dans le marbre. Lui et Lapointe dominent largement le spectacle dans leurs échanges et la tendresse qui sourd de leurs conflits irréductibles.
Rodrigo est incarné avec une humble prestance par le baryton Jean-François Lapointe, dont chaque apparition colore l’œuvre de la palette subtile de ses nobles et contradictoires engagements. Il enveloppe par le souffle viril – humain surtout – de son phrasé, l’ensemble de ses partenaires jusqu’à sa mort à l’acte final (Per me giunto è il di supremo), sans jamais chercher à forcer le son.
Jean-François Lapointe fait un Rodrigo poignant, il est l’ami tendre et vigilant d’un homme qui s’égare. Le baryton du Québec est chantant et fruité, charnu et parfaitement timbré.
Patrick De Maria, La Marseillaise, 12 juin 2017
Jean-François Lapointe vainqueur toutes catégories, direction surprenante de Lawrence Foster. […] Royale prise de rôle pour Jean-François Lapointe. Voilà un Marquis de Posa qui mérite bien sa couronne ducale. Dès son entrée en scène, de la passion amicale à l’autorité, divers, à la fois devant l’infant, le roi ou le public, chevaleresque, à l’engagement scénique et vocal exemplaires, le baryton canadien se montre encore fois grand belcantiste, au phrasé impeccable, jouant du stentato mais aussi de la sprezzatura comme s’il était familier du rôle depuis toujours.
Incarné par un Jean-François Lapointe en pleine forme, la voix bien placée, puissante et agréable, le marquis de Posa est un beau rôle verdien parfaitement honoré par le baryton.
Nous ne tarirons pas non plus d’éloges sur le Rodrigo de Jean-François Lapointe. Et pour cause : d’un bout à l’autre de cette prise de rôle, la troisième cette année après un inoubliable Hamlet en septembre 2016 puis, plus récemment, dans le Wolfram d’un Tannhäuser à Monte-Carlo, le baryton québécois, dont nous pouvons ressentir le travail régulier et rigoureux de ses rôles, nous séduit là encore par une ligne de chant impeccable. Celle-ci écarte toute défaillance dans la justesse du ton ou tout affaiblissement dans la stabilité de ses médiums ou de ses forte comme dans son très acclamé « Per me giunto à il di supremo » à l’acte III.
En solide baryton, Jean-François Lapointe confère à Rodrigo tout le panache et la sincérité requis: engagement, souplesse, et légèreté.
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