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Archives de la catégorie ‘Revue de presse’

Au même niveau, nous placerons le Valentin de Jean-François Lapointe, bien connu certes, mais au timbre toujours somptueux, à la diction sculpturale et à l’autorité intacte. Grâce au baryton canadien, le frère de Marguerite fait ici jeu égal avec le trio principal, surclassant même un Méphisto stylistiquement indéfendable.

Richard Martet, Opéra Magazine, mars 2018

Jean-François Lapointe (Valentin) se distingue par l’éloquence de ses phrasés et la noblesse de son chant : c’est lui qui reçoit la plus belle ovation, méritée, en fin de représentation.

Florent Coudeyrat, ClassiqueNews, 5 février 2018

Le déclic s’opère avec l’extraordinaire et bouleversant moment artistique que Jean-François Lapointe offre dans la scène de la mort de Valentin. Non pas sous l’aspect théâtral désolant dans la direction d’acteur, mais avec la puissance réelle et artistique de son chant. Ciselant chaque mot avec une intensité dramatique formidable, le baryton canadien habite l’instant avec une voix magnifiquement conduite.

Jacques Schmitt, ResMusica, 4 février 2018

Jean-François Lapointe, en forme superlative, incarne un Valentin à la voix pleine et sonore. Sa grande voix de baryton à l’aigu orgueilleux rend pleinement justice à un personnage un peu sacrifié et auquel il confère une profonde humanité. Il est impatiemment attendu en mars prochain pour incarner Hérode dans la trop rare Hérodiade de Jules Massenet à l’Opéra de Marseille

José Pons, Olyrix, 3 février 2018

Dominent Eve-Maud Hubeau, et encore davantage Jean-François Lapointe, dans le rôle central de Benvenuto Cellini -L’opéra s’est appelé Ascanio uniquement pour éviter la confusion avec le chef-d’oeuvre de Berlioz-. Avouons-le: jamais le baryton canadien ne nous avait autant ébloui. La beauté du timbre, la facilité de l’émission, la noblesse de l’expression, la netteté et l’intensité de la diction, opèrent ici de véritables miracles, avec un climax: l’air du premier tableau de l’acte II, l’un des plus enivrants jamais surgis sous la plume de Saint-Saëns, unissant volupté mélodique et science de l’orchestration. Tout baryton désireux d’enregistrer un disque d’airs d’opéras français se doit désormais de l’inscrire au programme!

Richard Martet, Opéra Magazine, décembre 2017

Jean-François Lapointe interprète ici le rôle de Benvenuto Cellini, personnage qui inspira également Berlioz pour son opéra à découvrir cette saison à Bastille. Le baryton chante ce rôle gigantesque à la manière d’un conteur, modulant sa voix pour faire vivre le texte, appuyant son propos de ses gestes. Son timbre d’argent, son legato et sa couverture vocale lui permettent de construire un personnage d’une grande noblesse. Son vibrato léger et son large souffle sont des outils supplémentaires pour peindre le caractère fort de son personnage.

Damien Dutilleul, Olyrix, 28 novembre 2017

Au cœur de l’ouvrage, Benvenuto Cellini, rôle écrasant, est idéalement chanté par Jean-François Lapointe. La voix est pleine, sonore, d’un velours somptueux, d’une diction exemplaire, traduisant à merveille l’autorité du créateur et la bienveillance, la grandeur d’âme de l’homme. Singulièrement, le compositeur ne lui confie aucun air, mais des duos et des ensembles nombreux, ainsi que des récitatifs où le grand baryton donne toute sa mesure, naturel et émouvant.

Albert Dacheux, Classique News, 24 novembre 2017

Jean-François Lapointe a relevé le défi, et lui donne une présence dont le compositeur aurait pu rêver : voix ample, dont l’autorité résolue et chaleureuse correspond idéalement au personnage. Toutes ses interventions sont d’égales réussites : de l’autorité, de la passion, de la douleur, et toujours cette humanité profonde qui nous touche.

Yvan Beuvard, Forum Opéra, 24 novembre 2017

Jean-François Lapointe offre une noble stature, la majesté naturelle d’une voix puissante et contrôlée, éclatante dans l’aigu, une diction parfaite, une ligne de chant impeccable qui déroule en se jouant les légères vocalises belcantistes. On croit percevoir de l’humour dans la cavatine vive de son premier air, toute guillerette comme un passage d’Offenbach mais, il sait faire sentir la perversité du cadeau empoisonné du mariage qu’il offre, dans sa fausse générosité, à son sauveur protégé et anobli, dont les titres pompeux qu’il lui octroie royalement rendent l’infamie de cette union à leur échelle.

Benito Pelegrin, Classic News, 29 octobre 2017

Le baryton québécois Jean-François Lapointe est le chant fait homme. Son Alphonse XI est un modèle d’élégance, de pureté vocale, de science musicale.

Patrick De Maria, La Marseillaise, 18 octobre 2017

Le roi Alphonse XI de Castille est assuré par l’indispensable baryton canadien Jean-François Lapointe. Il est à la mesure vocale de sa partenaire favorite. Il y greffe la dimension institutionnelle de son personnage : autorité, charisme, puissance. Son maintien vertical, alors que son personnage est également tiraillé entre plaisir et pouvoir, annonce la bonne opération stratégique à laquelle il se livrera en réponse à la menace de l’Église. Le chanteur projette impeccablement une ligne de chant sombre et chaude en couleur, suave et violente en dynamique, limpide et ciselée en diction. Il sait faire émerger le silence absolu : « Non, rien par moi n’est regretté », carapace sonore le tenant finalement à distance de sa belle (« chaste / stérile flamme »).

Florence Lethurgez, Olyrix, 17 octobre 2017

Jean-François Lapointe, Alphonse XI, est somptueux. Le baryton nous a habitués à des prestations de grande qualité, elle le fut encore vendredi soir. Aisance, puissance, nuances : rien ne manque. Du grand chant !

Michel Egea, DestiMed, 15 octobre 2017

Jean-François Lapointe, autre assurance de sérieux et de succès dans une distribution (rappelons-nous son majestueux Hamlet ou  sa remarquable prise de rôle du Wolfram dans Tannhaüser version de Paris à Monaco, nous offre un personnage d’Alphonse  XI d’envergure, en particulier dans un émouvant « Pour toujours, tu m’appartiens » ponctué de très émouvantes intonations. Le baryton québécois nous donne une intelligente leçon de chant par la justesse de ses nuances qui équilibrent subtilement puissance et densité. Un travail rigoureux qui le conduira, dans un mois à Genève, à chanter pour la première fois le rôle de Benvenuto Cellini dans Ascanio de Camille Saint-Saëns.

Jean-Luc Vannier, Musicologie, 14 octobre 2017

Dans ce trio où l’amour amène le drame, nous retrouvons la voix profonde de Jean-François Lapointe dans le rôle parfois ambigu du roi Alphonse XI. Un homme amoureux, déçu, en colère, magnanime ou manipulateur. Comme toujours, ce  baryton très aimé du public marseillais qui se souvient encore de son interprétation d’Hamlet, nous donne une leçon de chant et de musicalité ; si ce musicien dans l’âme, capable aussi de diriger un opéra, a la voix du rôle, il en a aussi l’autorité et la prestance. Jamais à court de souffle, il respire avec le chef d’orchestre, laissant passer ses émotions au travers de la voix. Dans une diction impeccable, se jouant des difficultés de la langue française, il peut être tendre ou plus guerrier, avec des aigus sûrs et puissants, ainsi dans son affrontement avec Balthazar, le légat du pape. “Jardins de l’Alcazar” “Léonor viens” sont chantés avec souplesse et clarté dans un phrasé de toute beauté. Le sens du phrasé est-il inné ? Sans doute vient-il d’une élégance naturelle. Toujours est-il que l’élégance fait partie des qualités que nous reconnaissons à ce chanteur aux prises de notes toujours délicates. 

Jocelyne De Nicola, GB Opera Magazine, 13 octobre 2017

Il y eut, pour les oreilles fines, un moment très savoureux : […] En 30 secondes, nous avons eu, grâce au baryton soliste, une ligne de chant, une pulsation, un tempo, une perception de la forme et une vie dans la prosodie.

Christophe Huss, Le Devoir, 7 août 2017

Le Posa de Jean-François Lapointe évolue sur les mêmes cimes: élégant, nuancé, de timbre comme toujours somptueux, fort d’un legato imparable, et d’une autorité naturelle qui en impose à chacune de ses apparitions.

Richard Martet, Opéra Magazine, juin 2017

Jean-François Lapointe brought unusual intelligence to Marquis de Posa with a maturity of male vitality, purity of resolve and duplicity, establishing himself as the moral equal of Philip II in beautiful, powerful voice.

Michael Milenski, Opera Today, 22 juin 2017

A tout seigneur tout honneur, nous nous pencherons en premier lieu sur la performance du québécois Jean-François Lapointe : la beauté de l’émission, la noblesse du timbre, le legato scrupuleux et l’exemplaire conduite du souffle du baryton émerveillent dans le rôle du Marquis de Posa, dont il traduit, malgré un jeu réduit à sa plus simple expression, toute l’élégance aristocratique et l’inébranlable foi dans ses idéaux de liberté et de progrès.

Emmanuel Andrieu, Opera Online, 20 juin 2017

À cet égard, le baryton Jean-François Lapointe campe un marquis de Posa racé et au suprême raffinement vocal qui trouve son accomplissement dans une mort absolument bouleversante. Sa prestance naturelle rend parfaitement crédible l’ascendant qu’il exerce sur le roi de Nicolas Courjal, dont les épaules paraissent bien frêles pour supporter le poids de la moitié du monde.

Louis Bilodeau, L’Avant-Scène Opéra, 17 juin 2017

Excellant dans les personnages complexes, à l’exemple d’Hamlet, le raffinement psychologique de Jean-François Lapointe se révèle presque à l’étroit en Rodrigo. On n’en appréciera pas moins le luxe de son Posa à la vocalité intègre et nourrie.

Gilles Charlassier, Anaclase, 14 juin 2017

Le personnage de Rodrigue, marquis de Posa, souvent considéré comme un peu terne, est ici celui qui s’impose le plus par l’humanité brûlante de son propos et de son élégance. Il est vrai qu’il est incarné par l’acteur majeur de la soirée, Jean François Lapointe, dont la ferme douceur et la voix chaleureuse bouleversent. Autre figure pivot, bien évidemment, celle de Philippe, dont Roubaud, en accord avec la richesse psychologique de la musique de Verdi, parvient à faire ressortir la détresse, l’emmurement. L’affreux souverain en devient presque touchant et c’est l’un des grands tours de force du spectacle. Il est vrai que Nicolas Courjal, par sa sensibilité et sa voix claire, affine ce personnage trop souvent taillé dans le marbre. Lui et Lapointe dominent largement le spectacle dans leurs échanges et la tendresse qui sourd de leurs conflits irréductibles.

Jacqueline Thuilleux, ConcertClassic.com, 14 juin 2017

Rodrigo est incarné avec une humble prestance par le baryton Jean-François Lapointe, dont chaque apparition colore l’œuvre de la palette subtile de ses nobles et contradictoires engagements. Il enveloppe par le souffle viril – humain surtout – de son phrasé, l’ensemble de ses partenaires jusqu’à sa mort à l’acte final (Per me giunto è il di supremo), sans jamais chercher à forcer le son.

Florence Lethurgez, Olyrix, 12 juin 2017

Jean-François Lapointe fait un Rodrigo poignant, il est l’ami tendre et vigilant d’un homme qui s’égare. Le baryton du Québec est chantant et fruité, charnu et parfaitement timbré.

Patrick De Maria, La Marseillaise, 12 juin 2017

Jean-François Lapointe vainqueur toutes catégories, direction surprenante de Lawrence Foster. […] Royale prise de rôle pour Jean-François Lapointe. Voilà un Marquis de Posa qui mérite bien sa couronne ducale. Dès son entrée en scène, de la passion amicale à l’autorité, divers, à la fois devant l’infant, le roi ou le public, chevaleresque, à l’engagement scénique et vocal exemplaires, le baryton canadien se montre encore fois grand belcantiste, au phrasé impeccable, jouant du stentato mais aussi de la sprezzatura comme s’il était familier du rôle depuis toujours.

Christian Colombeau, Podcast Journal, 10 juin 2017

Incarné par un Jean-François Lapointe en pleine forme, la voix bien placée, puissante et agréable, le marquis de Posa est un beau rôle verdien parfaitement honoré par le baryton.

Michel Egea, DestiMed, 10 juin 2017

Nous ne tarirons pas non plus d’éloges sur le Rodrigo de Jean-François Lapointe. Et pour cause : d’un bout à l’autre de cette prise de rôle, la troisième cette année après un inoubliable Hamlet en septembre 2016 puis, plus récemment, dans le Wolfram d’un Tannhäuser à Monte-Carlo, le baryton québécois, dont nous pouvons ressentir le travail régulier et rigoureux de ses rôles, nous séduit là encore par une ligne de chant impeccable. Celle-ci écarte toute défaillance dans la justesse du ton ou tout affaiblissement dans la stabilité de ses médiums ou de ses forte comme dans son très acclamé « Per me giunto à il di supremo » à l’acte III. 

Jean-Luc Vannier, Musicologie, 9 juin 2017

En solide baryton, Jean-François Lapointe confère à Rodrigo tout le panache et la sincérité requis: engagement, souplesse, et légèreté. 

Christian Dalzon, ConcertoNet, 8 juin 2017

[Le plateau] est dominé largement par le superbe Wolfram de Jean-François Lapointe, modèle de diction, d’intelligence du rôle, d’incarnation raffinée et pleinement persuasive du personnage, outre la beauté naturelle du timbre, notamment pour la « Romance à l’étoile », honorée jadis à l’enregistrement en français par un Endrèze ou un Panzéra.

François Lehel, Opéra Magazine, avril 2017

Pour l’alliance du mot et de la note, le champion c’est le Québécois Jean-François Lapointe, dont le Wolfram sur un petit nuage fait couler le miel d’un legato infini.

Emmanuel Dupuy, Diapason, 9 mars 2017

Triomphe pour Jean-François Lapointe au plus haut sur le podium des Wolfram idéaux.

Jean-Luc Clairet, Res Musica, 2 mars 2017

Autre grand vainqueur de cette matinée dominicale, le Wolfram de Jean-François Lapointe dont le tempérament dynamise les ressources d’un timbre d’airain. Son émission, sa couleur, son velours, sa force, sa conviction, sa noblesse magistrale (une Romance à l’étoile pleine de tendresse et d’émotion) envoûtent littéralement.

Christian Colombeau, Sortir ici et ailleurs, 27 février 2017

Plus sobre, plus monolithe aussi mais très justement chanté avec toujours cette impeccable diction qui nous ravit, convaincant enfin pour le registre wagnérien fut le personnage de Wolfram interprété pour la première fois par le baryton Jean-François Lapointe. Nous l’avions entendu à Marseille dans un magnifique Hamlet. Sa romance à l’étoile « Mortel présage/Ô douce étoile »  est tout simplement mémorable et nous confirme l’étendue de son talent, légitimement ovationné par le public.

Jean-Luc Vannier, Musicologie, 26 février 2017

À une articulation parfaite, Jean-François Lapointe joint une connaissance approfondie du style français, pour un Wolfram au timbre riche et à la déclamation éloquente, digne des meilleurs barytons de notre répertoire national.

Laurent Bury, Forum Opéra, 22 février 2017

La pétulante Ruth Iniesta offre une adorable Sophie, malgré un français exotique, nettement supérieur toutefois à celui de Luca Gallo en Bailli. Lorsque paraît Albert, impeccablement composé par Jean-François Lapointe, fringant tout d’abord, odieux et implacable par la suite, d’une diction parfaite, la comparaison est impitoyable.

François Lesueur, Opéra Magazine, février 2017

Le baryton québécois est attachant, tant par l’élégance de son art que le choix, subtile et éclectique, de son répertoire. Heureusement qu’il reste nos cousins d’outre-Atlantique pour défendre avec tant de flamme et talent certains trésors de la musique française! Les Parisiens l’ont entendu dans Fortunio, Ciboulette et, tout récemment, Monsieur Beaucaire; les Marseillais viennent de le fêter dans Hamlet de Thomas. Mais le voici à l’Instant Lyrique pour ouvrir un coffre riche en joyaux délicats: les chansons grises de Reynaldo Hahn et les chansons gaillardes de Francis Poulenc. La sensibilité opalescente de la Belle Époque, la cocasserie canaille des Années folles: deux univers dans lequel Lapointe se glisse avec intelligence et virtuosité, le sourire succédant aux larmes, le temps de ces instantanés. Alors qu’il chante « L’Heure exquise », le temps semble aussi suspendu que le public l’est à ses lèvres.

Nicolas d’Estiennes d’Orves, Diapason, décembre 2016

Aurait-on jamais pensé que Jean-François Lapointe, ce Pelléas attitré – il a interprété le rôle un peu partout dans le monde –, cet Hamlet « inquiétant et pourtant agile » – début octobre encore à Marseille –, ce Beaucaire radiophonique, gascon et bretteur – dimanche dernier à Paris –, ce Valentin héroïque, ce futur Wolfram à Monte-Carlo en français au printemps prochain, ce Don Juan aussi, pouvait-on imaginer donc que le baryton québécois, abonné aux plus grands rôles tragiques, pût également être drôle. Sous le dôme constellé d’Elephant Paname, le temps d’un Instant lyrique où la salle, bidonnée, se retient d’applaudir après chaque numéro, son compatriote, Lionel Daunais, lui permet de donner libre cours à une fantaisie insoupçonnée.

Christophe Rizoud, Forum Opéra, 18 octobre 2016

Maîtrisant parfaitement un des rôles les plus brillants du répertoire de baryton, avec, cerise sur le gâteau, ce ton métallique, cette noire mélancolie, comment ne pas rester confondu d’admiration devant sa prestation, tant elle se joue avec une virtuosité admirable des difficultés d’une partition qui exige de son titulaire souplesse, étendue vocale, âpreté ? En prime, ce mordant charbonneux qui donne au personnage sa nostalgie douloureuse, sa dureté attendrie. Jean-François Lapointe ? Le Gérard Philipe de l’opéra !

Christian Colombeau, Sortir ici et ailleurs, 30 septembre 2016

[…] l’excellent baryton canadien Jean-François Lapointe qui campe un Hamlet de tout premier ordre : diction exemplaire, sens du mot, intelligence du phrasé, soin et variété dans les nuances sont à relever. Le chant est puissant et généreux et l’incarnation scénique est particulièrement crédible. Le célèbre air « Ô vin, dissipe la tristesse » est superbement assumé. Son monologue du III « être ou ne pas être » est une merveille de subtilité et de théâtralité.

Sebastien Herbecq, Bachtrack, 29 septembre 2016

Le baryton québécois Jean-François Lapointe exulte dans le rôle-titre. Entendu et apprécié dans Moïse et Pharaon donné en novembre 2014 ou plus récemment dans un somptueux Falstaff, sa présence dans la distribution assurait une prestation de qualité. Outre cette impeccable diction — d’autres devraient s’en inspirer — qui rend inutile le panneau de surtitrage, sa passion maitrisée dans sa ligne de chant, à la tessiture étendue et dont la puissance du souffle sait équitablement nourrir avec une rare justesse de ton, la fureur projetée ou la profondeur intimiste, nous garde invariablement captif tout au long de l’opéra. Il sait implorer Ophélie sur le fait de « douter de la lumière…mais de ne pas douter de son amour » à l’acte I, jongle avec un registre plus ludique dans « Ô vin, dissipe la tristesse » — presque un one man show à l’avant-scène — écume de rage contre sa mère ou sombre dans le délire à l’apparition du spectre paternel « Ô mystère ». Loin du personnage évanescent auquel le Hamlet shakespearien nous a trop souvent habitué, celui qui célèbre ses trente-cinq années de chant professionnel sans avoir altéré une once de ses capacités vocales et qui se lancera en février prochain dans son premier Wagner (Wolfram du Tannhaüser version de Paris le 19 février 2017 à l’opéra de Monte-Carlo) admet avoir été influencé dans ce rôle par « ses interprétations antérieures de Pelléas et de Roméo ». À mi-chemin entre symbolisme et romantisme, Jean-François Lapointe réussit ce tour de force d’atteindre un subtil équilibre sans édulcorer le réel de la tragédie ni chavirer dans d’incessants abîmes de perplexité. Du grand art lyrique légitimement ovationné à l’issue de la représentation.

Jean-Luc Vannier, Musicologie, 28 septembre 2016

Hamlet, justement, qui a les traits d’un Jean-François Lapointe toujours en grande forme. Depuis quelques années, le canadien est exact à tous ses rendez-vous se taillant à tous les coups de larges tranches de succès. En cette fin septembre, il embrasse à nouveau ce rôle d’Hamlet avec détermination. Servi par un physique des plus élégants, entre raison vacillante, passion, inquiétude, haine, il incarne à la perfection le Prince ; être ou ne pas être ? Vocalement, le baryton est impeccable ; une ligne de chant précise et volumineuse, de la souplesse, de la couleur, une diction parfaite : rien à redire.

Michel Egea, DestiMed, 28 septembre 2016

L’Hamlet que conçoit Ambroise Thomas est une « force qui va », romantique, et sa musique l’accompagne d’un souffle lyrique imposant. Les airs du héros explorent son âme (« Être ou ne pas être ») ou chantent l’exubérante ivresse (« O vin, dissipe la tristesse »).  Si l’Orchestre de l’Opéra de Marseille (dir. Lawrence Foster) et son grand Chœur (préparé par Emmanuel Trenque) remplissent leur office avec brio, c’est au grand baryton (on ne peut que l’être pour aborder ce rôle écrasant) Jean-François Lapointe qu’on dresse les plus beaux lauriers. Depuis la création de cette production à Marseille en 2010, le Québécois a remplacé Franco Pomponi (déjà en Avignon en 2015). Au fil des ans, l’artiste gagne en pâte vocale dans le grave et la puissance de ses aigus reste sidérale. La conduite de son chant dans un parfait français est exemplaire, subtile, nuancée, son incarnation formidablement habitée. On irait à l’Opéra de Marseille rien que pour l’entendre !

Jacques Freschel, Zibeline, 27 septembre 2016

Jean-François Lapointe est énergique et sincère, et le baryton dose avec subtilité la peinture de l’anti-héros et du prince viril. La voix fait honneur à l’école française, avec des aigus étincelants et une diction irréprochable. 

Christian Dalzon, Concerto Net, 27 septembre 2016

[…] Lapointe entré dans la version avignonnaise et retrouvé ici, dont on ne peut que répéter, pour s’en émerveiller, les qualités scéniques et vocales extraordinaires […] Hamlet, admiré déjà à Avignon, est encore admirablement incarné par Jean-François Lapointe qui a encore mûri son personnage, on dirait même sa personne tant il habite ou hante ce rôle ou en est hanté. […] Acteur saisissant autant que chanteur d’exception, Lapointe est un Hamlet tout tendu par l’introspection, le dialogue permanent avec soi-même qu’on dirait à voix basse, et soudain, la voix explose dans des aigus d’une éclatante beauté que pourrait envier un ténor. La tessiture est tendue pour un baryton, sur la corde raide du ré et s’élève à des sol # lumineux où l’on retrouve, mais dans la violence, la lumière de celui qui fut un Pelléas idéal et qui se donne le luxe aujourd’hui de chanter les Golaud. Timbre riche, plein, voix d’une remarquable égalité du grave sombre à l’aigu lumineux, ronde, sans faille, puissante et tendre : il est au sommet de son art consommé.

Benito Pelegrín, Chroniques, 27 septembre 2016

Bien connu en France, le baryton canadien Jean-François Lapointe est un Enrico solide et de belle prestance. Sa voix s’est nettement assombrie (notons qu’il est maintenant passé de Pelléas à un Golaud acclamé à Nantes comme à Helsinki). Rivalisant avec Edgardo dans les passages forte, il passe facilement l’orchestre situé ici dans une fosse profonde — idéale pour l’opéra.

Brigitte Cormier, Forum Opéra, 30 juin 2016

Un Enrico inflexible et mordant, superbement incarné par un Jean-François Lapointe aux aigus toujours plus impressionnants, d’une projection exceptionnelle qui n’a d’égale que la facilité avec laquelle ils paraissent émis. Le bas de la tessiture n’a pas toujours cette arrogance, mais le baryton québécois se donne sans compter et sa performance est à saluer.

Nicolas Grienenberger, Classique News, 26 juin 2016

Le contraste avec le métier de Jean-François Lapointe ne saurait être plus saisissant. Nonobstant de discrètes raideurs çà et là, son Enrico n’économise pas le sombre rayonnement d’une âme vile. La constance d’une ligne et d’un souffle solides témoignent d’une maîtrise du bel canto qui ne néglige pas le poids des mots, dans un intelligent équilibre entre son et texte que plus d’un interprète de ce répertoire tend à négliger au profit des seules notes.

Gilles Charlassier, Concerto Net, 22 juin 2016